Café et théorèmes 


On connait la citation de Paul Erdös : "Un mathématicien est une machine à transformer du café en théorèmes !". On peut la rapprocher de ce que Poincaré raconte sur l'invention mathématique dans "Science et méthode" :

"Depuis quinze jours, je m'efforçais de démontrer qu'il ne pouvait exister aucune fonction analogue à ce que j'ai appelé depuis les fonctions fuchsiennes ; j'étais alors fort ignorant ; tous les jours, je m'asseyais à ma table de travail, j'y passais une heure ou deux, j'essayais un grand nombre de combinaisons et je n'arrivais à aucun résultat. Un soir, je pris du café noir contrairement à mon habitude ; je ne pus m'endormir ; les idées surgissaient en foule ; je les sentais comme se heurter, jusqu'à ce que deux d'entre elles s'accrochassent pour ainsi dire pour former une combinaison stable. Le matin, j'avais établi l'existence d'une classe de fonctions fuchsiennes, celles qui dérivent de la série hypergéométrique ; je n'eus plus qu'à rédiger les résultats, ce qui ne me prit que quelques heures."



On trouve un peu plus loin dans le même texte sa célèbre histoire du marche-pied :

"A ce moment, je quittai Caen, que j'habitais alors, pour prendre part à une course géologique entreprise par l'École des Mines. Les péripéties du voyage me firent oublier mes travaux mathématiques ; arrivés à Coutances, nous montâmes dans un omnibus pour je ne sais quelle promenade ; au moment où je mettais le pied sur le marche-pied, l'idée me vint, sans que rien de mes pensées antérieures parut m'y avoir préparé, que les transformations dont j'avais fait usage pour définir les fonctions fuchsiennes sont identiques à celles de la Géométrie non-euclidienne. Je ne fis pas la vérification ; je n'en aurais pas eu le temps, puisque, à peine assis dans l'omnibus, je repris la conversation commencée, mais j'eus tout de suite une entière certitude. De retour à Caen, je vérifiai le résultat à tête reposée pour l'acquit de ma conscience."


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Charles Étienne Louis Camus 


Le mathématicien et astronome français Charles Étienne Louis Camus est né le 25 août 1699.

En 1736, il participe avec Pierre Louis Moreau de Maupertuis, Alexis Claude Clairaut et Pierre Charles Le Monnier à l'expédition de Laponie pour déterminer « la figure de la terre » : il s'agissait de comparer un degré de méridien mesuré entre Paris et Amiens à un degré de méridien mesuré en Laponie.

Il est aussi l'auteur d'un Cours de mathématiques qui sera longtemps utilisé et qu'on peut trouver sur Google-Livres.

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Pitiscus et la trigonométrie 


Le théologien allemand Barthélemy Pitiscus est né le 24 août 1561.

Il est connu pour avoir édité sous le titre "Trigonometriae sive de dimensione triangulorum libri quinque" les tables de trigonométrie les plus précises du début du XVIIe siècle.
C'est notamment par ce livre que furent connus :
- le terme même de trigonométrie
- la méthode trigonométrique de résolution de l'équation algébrique du 3e degré, que l'auteur attribue à Jost Bürgi,
- l'usage de la virgule pour séparer la partie entière d'un nombre de sa mantisse.

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La science et l'impossible 


L'émission Impatience de la Radio Suisse Romande recevait, le mardi 18 août à 17h, Nayla Farouki, philosophe et historienne des sciences qui a dirigé la rédaction du livre "Quand la science a dit... c'est impossible !".

En douze chapitres, que Nayla Farouki introduit par une réflexion sur la notion d'« impossible », trois scientifiques - un physicien, un mathématicien et un biologiste - nous expliquent quelques moments forts de l'histoire des sciences.

L'émission peut être ré-écoutée pendant un mois sur le site de la Radio Suisse Romande.
Le livre peut être commandé sur amazon...

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Josef Hoëné-Wronski 

Le philosophe et scientifique polonais Josef Hoëné-Wronski est né le 23 août 1776.

En mathématiques, on appelle en son honneur wronskien le déterminant d'une famille de solutions d'une équation différentielle linéaire homogène y'=ay.

Mais Wronski peut être considéré comme un touche à tout : politique, religion, philosophie, industrie.
Concernant son travail scientifique, il essaya principalement d'appliquer la philosophie aux mathématiques, la philosophie venant avant les preuves mathématiques rigoureuses.

On peut lire son ouvrage "Introduction à la philosophie des mathématiques, et technie de l'algorithmie" sur le site du SICD (Universités de Strasbourg).

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Le nombre 23 sur Canal + 


La chaine Canal Plus diffuse "Le nombre 23" le samedi 23 août à 20h55 (et non à 23h comme attendu).

Il s'agit d'un film réalisé par Joel Schumacher, sorti le 28 Février 2007, avec Jim Carrey.
"Walter menait une vie paisible, jusqu'à ce qu'il découvre un étrange roman, Le Nombre 23. D'abord intrigué par ce thriller, Walter s'aperçoit rapidement qu'il existe des parallèles troublants entre l'intrigue et sa propre vie... "

On peut visiter le site du film ou consulter pour tout savoir (ou presque) sur le nombre 23 le Dictionnaire des nombres de Gérard Villemin.

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Franz Joseph Gall et la bosse des maths 


Franz Joseph Gall est mort le 22 août 1828.

Il n'était pas mathématicien, mais médecin. Il a droit à cette note sur Blog à Maths parce qu'il est considéré comme le père fondateur de la phrénologie, une théorie neuroscientifique aujourd'hui discréditée, qui prétendait lire les facultés mentales en inspectant les bosses du crâne. Il est donc l'inventeur de la célèbre bosse des maths.

Cette idée a été en quelque sorte revisitée par Stanislas Dehaene qu'on peut écouter sur Canal Académie ou lire dans son livre "La bosse des maths"; des extraits sont disponibles sur le site Lire:fr et on peut le commander sur amazon...

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Lazare Nicolas Marguerite Carnot 


Le mathématicien, physicien, général et homme politique français Lazare Nicolas Marguerite Carnot est mort le 2 août 1823 (et non le 22 août comme le laisse penser une coquille sur Wikipédia).

Membre du Comité de salut public en juillet 1793, délégué aux Armées, il s'occupa exclusivement des opérations militaires et eut la plus grande part aux succès des armées françaises, à ce titre il fut surnommé l'organisateur de la victoire.

Mais Lazare Carnot est aussi mondialement connu pour ses travaux scientifiques. Dans son Essai sur les machines en général (1786), il précise les lois du choc et énonce la loi de conservation du travail. Il publie Métaphysique du calcul infinitésimal en 1797. Avec sa Géométrie de position (1803) (visible ici), il apparaît en même temps que Monge comme l'un des créateurs de la géométrie moderne. Il participe par ailleurs avec celui-ci à la fondation de l'École polytechnique.

On peut feuilleter sa "Métaphysique du calcul infinitésimal" sur Google-Livres ou la commander sur amazon.

Citation à propos des infiniments petits :
mais comme tout ce qui est extrême échappe aux sens et à l'imagination, on n'a jamais pu se former qu'une idée imparfaite de ces éléments, espèces d'êtres singuliers, qui tantôt jouent le rôle de véritables quantités, tantôt doivent être traités comme absolument nuls, et semblent, par leurs propriétés équivoques, tenir le milieu entre la grandeur et le zéro, entre l'existence et le néant.
(i) Je parte ici conformément aux idées vagues qu'on se fait communément des quantités dites infinitésimates, lorsqu'on n'a pas pris la peine d'en examiner la nature; mais, dans le vrai, rien n'est plus simple que l'exacte notion de ces sortes de quantités. Qu'est-ce, en effet, qu'une quantité dite infiniment petite en mathématiques? Rien autre chose qu'une quantité que l'on peut rendre aussi petite qu'on le veut, sans qu'on soit obligé pour cela de faire varier celles dont on cherche la relation.


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